Lire en famille (suite): rencontres avec les parents

Ateliers – rencontres avec les parents au Centre Victor Hugo de La Chapelle Saint Luc

Pauline, Déléguée Culture à la Ligue de l’Enseignement de l’Aube, a organisé, durant le mois de juin, des rencontres-ateliers avec une dizaine de mamans dans le cadre de Lire en famille. Emmanuelle et Roselyne ont participé à ces séances au cours desquelles les mamans étaient invitées à exprimer leur ressenti en cette fin d’année scolaire.

Chaque mardi du mois, elles sont venues, pour la plupart revenues, échanger à propos de cette action, malgré leur quotidien compliqué, souvent seules avec leurs enfants, aux prises avec des difficultés matérielles et une charge mentale décuplée.

Lors de la première séance trois mamans sont présentes  Cela peut sembler peu sur les vingt classes concernées par le projet.  Mais elles sont géniales, ont plein de questionnements, d’idées… L’une parle de sa difficulté à comprendre certains albums alors qu’elle parle très bien le français. Mais on découvre au fil de l’échange qu’elle n’avait pas saisi qu’il s’agissait d’albums de pure fiction, y cherchant une réalité dans une5culture qui n’est pas la sienne.

Sa façon d’oser dire libère la parole des autres, sur leurs origines, leur maitrise pas toujours fluide des subtilités de notre langue.

Leur détermination nous a impressionnées. Et, malgré leurs difficultés, elles ont tenu à dire l’importance qu’elles accordent au livre et à la lecture à voix haute.

L’une d’entre elles parle de la concurrence des écrans face aux livres et de sa stratégie des journées sans écran (les week-ends où son mari travaille).

Ces journées permettent des jeux et de la lecture en famille. Cette idée semble bien intéresser les autres.

Quelques unes seulement ont lu elles-mêmes à leurs enfants, en majorité âgés de 4 à 7 ans, sinon, un(e) plus grand(e) de la fratrie s’en chargeait. Dans tous les cas, nous  avons pu constater que ces mères avaient elles-mêmes, durant leur enfance, écouté en famille des histoires tirées de la tradition orale, notamment.

Souhaitant partager ce plaisir avec leurs propres enfants, elles ont même évoqué la possibilité de lire en parallèle dans leur langue d’origine, des contes bilingues par exemple. Ont été cités Le petit chaperon rouge, bien connu en Algérie, ou même Mayotte, et deux mamans, l’une venue de Géorgie, l’autre d’Azerbaïdjan, ont parlé de Masha et Michka, série télévisée russe à l’origine et qui a connu un formidable succès, ayant été  doublée dans de nombreuses langues !

Le personnage de Masha est devenu dans les années 2010 narratrice de contes populaires russes et étrangers et la série revisite depuis des contes comme Le loup et les sept chevreaux, le petit chaperon rouge. Il y aurait là matière à mobiliser des mamans -lectrices à partir de contes universels.

Au fil des rencontres, des liens de confiance se sont tissés dans le groupe, une maman nous propose une courte video sur son portable, montrant son fils ainé lisant une histoire à ses petits frères et sœurs. Elle évoque des légendes arabes, on en vient à parler du personnage emblématique de Nasreddine dont les aventures plaisent à tous les enfants, nous le constatons depuis de nombreuses années !

 

L’idée que l’inscription des enfants à la bibliothèque est gratuite déclenche la surprise de l’une d’elle et l’envie d’y inscrire ses enfants.

D’ailleurs, le rendez-vous suivant  a eu  lieu le 2 juillet à la médiathèque de La Chapelle, où des parents ont souhaité que nous les y accompagnions, pour se familiariser en douceur avec ce lieu-ressource que leurs enfants pourront à l’avenir mieux investir.

Pauline annonce un projet à venir : l’écriture collective d’un conte à laquelle les mamans contribueraient en apportant leur touche culturelle, par un personnage, un lieu, un type d’aventure…

Une telle perspective pourrait allécher d’autres parents.

Merci à ces femmes pour leur engagement dans l’appropriation de la langue française et de la lecture par leurs enfants.

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